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© Gisèle Foucher - Tous droits réservés
Les bouches hurlantes,
Les lèvres mesquines,
En vent de folie
Prennent la ville en otage.
La souffrance égarée
De ces gouffres édentés
Râle,
Et se tortille,
A la recherche d’une cime
D’où déverser sa verte bile.
Babel, triomphante,
Se dresse de ses ruines,
Et du haut de ses langues
Rend le Verbe muet.
Innocents emmêlés
A la bouche pulpeuse
Débordant de vie,
La tête ballottée
Et le vif ennui,
Tirent sur la toile.
Dans le gouffre de la bouche
Sensuelle chair, pulpe juteuse,
Palpite, voluptueuse,
Une amante sur sa couche.
La langue, empêtrée de “savoir”,
Se glisse le long de sa gangue
Telle une anguille sèche,
Se plie, et se multiplie au son de la lèpre.
Gourd et râpeux, le phénomène blême
Se tord en lézard et gonfle, tuméfié,
Puis se laisse tomber - lourd - et plat,
Vide de mots, exsangue de ton.
La bouche happe le vide,
Poisson hors de l’eau,
Et la grimace asphyxiée
Donne un cri sans son.
Volupté des parfums
Dans la clarté nacrée du matin,
Fraîches senteurs au magique passé,
Tourbillon d’aurore scintillant de rosée,
Le Faune éveillé à l’ivresse s’étire.
Creuser cette terre
De mes ongles impatients,
La sentir sous mes doigts,
Délivrer son parfum
Sous la lune sans ombre ....
Si j’étais un peintre
Je ferais parler les couleurs
Comme autant de lumières
Murmurant dans le vent
Mêlant leurs pigments
Et laissant cette odeur
Si particulière
Du bois noir, après la pluie
Lorsqu’au cœur d’une forêt
L’orage est reparti.