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HISTOIRE - Les velums

Extrait


Cet article est paru dans le magazine Comment ça Marche n°12 de juin 2011.

Quelles étaient donc ces immenses voiles dressées au-dessus de certains édifices et autres arènes ?


Les velums, ou comment profiter du plein-air sous la canicule

« La vie sauve ! La vie sauve ! » Titus sourit. Il est d’autant plus heureux que le soleil ne brûle pas son auguste visage et qu’il peut ainsi profiter des chaleurs de l’été sans devoir changer de toge à la mi-journée. Il dresse un pouce en l’air, la foule hurle son délire. Elle avait faim, elle a mangé, elle ne s’occupe plus pour un moment au moins des affaires de l’État…

Titus se lève et part, sous les trompettes majestueuses, à l’ombre du velum qui recouvre le Colisée.

Velum ? Vous avez dit velum ? Comme c’est étrange… Quel est donc cet objet dont les mécanismes furent oubliés et qui protégeait les foules des ardents rayons du soleil ?

Un velum, ou velarium, était à l'origine une immense toile qui étaient déployée au-dessus des tribunes d’édifices de spectacle par temps de fort soleil, grâce à un système ingénieux de poulies et cordages. Peu de vestiges et encore moins de témoignages du passé nous permettent d’appréhender l’architecture et la mise en place de ces gigantesques rideaux de scène horizontaux datant vraisemblablement du 1er siècle avant J.C. Pourtant les écrits sont nombreux : Lucrèce mentionnait des étoffes de couleur déployées au-dessus des théâtres qui coloraient de leur ombre non seulement l’assistance mais aussi toute la scène. Suétone blâmait Caligula de faire replier le velum par un soleil des plus ardents.

Plusieurs centaines d’édifices de spectacle ont pu se targuer de cette ombrelle de géant, dont le célèbre Colisée de Rome. Ce n’est pourtant qu’au milieu du 19e siècle que l’un de ces velums fut révélé dans toute sa splendeur par la découverte d’une peinture murale représentant l’amphithéâtre de Pompéi ainsi recouvert. Pourtant, le secret de leur construction demeurait intact. Quelques architectes essayèrent bien par la suite de reproduire des velums, mais y laissèrent mines de crayon cassées et autres règles tordues. Des historiens se risquèrent à représenter - sous la forme de dessins divers et variés, parfois d’images virtuelles - le dôme de tissu, mais leurs descriptions montraient un spectateur plutôt frustré, la plupart de ces reproductions faisant état de cordes descendant autour de la scène, ce qui masquait pour le moins la vue du spectacle.

Comment donc étaient réellement construits et installés ces velums, sans l’aide de moteurs, et comment étaient-ils déployés puis repliés par la seule force de l’homme ?

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